Dans les familles,
les repas de Pâques se terminent donc essentiellement aujourd'hui par cette Tressia. D'ailleurs, en Italie, pas de cloche! chez nous, je vous rappelle que justement elles sont censées rentrer de Rome... lorsque je raconte notre tradition et la chasse à l'oeuf dans le jardin, on me regarde d'un œil curieux, d'un air de dire: "ils sont fous ces Français!"
Mais l'on trouve d'autres spécialités qui sont beaucoup plus en lien avec la signification ancienne des fêtes de Pâques. Pour exemple, cette tresse de la région des Pouilles, qui ne contient pas de levure, comme le veut la tradition chrétienne "Ne savez vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolée. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité." (Saint Paul). Ce n'est pas que j'apprécie particulièrement Saint Paul, au contraire - mais je m'éloigne de la gastronomie! - mais la citation est intéressante. Cette treccia est aussi surmontée d'œufs dits "porte-bonheur". Il faut dire que les chinois, les grecs et les égyptiens s'échangeaient déjà des œufs lors des fêtes printanières comme symboles de fertilité et de renouveau de la nature. Cette treccia pasquale n'a rien d'une brioche ou d'un gâteau. Gastronomiquement, elle a peu d'intérêt mais elle me donne le sentiment de mettre du sens dans une fête qui n'en a plus tellement aujourd'hui, à part celui des orgies "chocolatières"!